L'Office québécois de la langue française, dont le principal mandat est de franciser et de promouvoir le français, est conscient de l'importance du traitement des emprunts linguistiques et surtout des emprunts à l'anglais.Depuis la dernière publication d'une politique de l'emprunt linguistique en 1980, l'Office a jugé nécessaire de réviser sa politique en matière d'emprunt linguistique.
Dans le traitement des emprunts linguistiques, il devenait important de tenir compte de l'évolution de la situation socio-linguistique au Québec. La politique d'emprunt linguistique de l'Office québécois de la langue française se veut un outil d'enrichissement de la langue qui invite à réagir d'une façon positive à l'emprunt.Les objectifs de la politique de l'emprunt linguistique sontles suivants:
- Redéfinir et adapter le traitement des emprunts linguistiques à la situation socio-linguistique actuelle.
- Considérer l'emprunt comme outil d'enrichissement linguistique productif sil'emprunt intègre des formes nouvelles sans empêcher l'utilisation de mots quiexistent déjà dans la langue française.
- Encourager la créativité lexicale dans toutes les sphères de l'activité humaine pour ainsi soutenir la vitalité de la langue française.
Emprunt linguistique: Tout procédé par lequel les utilisateurs d'une langueadopte intégralement ou partiellement une unité ou un trait linguistique(lexical, sémantique, morphologique, syntaxique, phonétique) d'une autre langue.
Source: Office québécois de la langue française.
Les critères d'acceptabilité des emprunts:
L'acceptabilité des emprunts se fait selon des critères linguistiques et socio-linguistiques.
Critères linguistiques:
- Certaines catégories d'emprunts sont plus conformes ou intégrables ausystème du français.
- La coexistence de l'emprunt et des mots en usage ou disponibles dans lalangue sans tenir compte des variétés géographiques.
- Le degré d'intégrabilité de l'emprunt au système linguistique du français.
- Le degré d'intégrabilité de l'emprunt à l'organisation conceptuelle et saconformité au système dénominationnel.
Critères socio-linguistiques:
- Le degré de généralisation et d'implantation de l'emprunt dans l'usage selonl'aire de distribution géographique, sociale ainsi que selon la dimensiontemporelle de l'emprunt.
- Le degré d'implantabilité de l'emprunt et des termes qui coexistent avec l'emprunt selon les catégories d'usagers, les représentations, les attitudes et les comportements des locuteurs.
Parmi les emprunts acceptés, nous retrouvons les cas où les emprunts sont acceptés car il n'y a pas d'équivalents français disponibles ou le contenu sémantique est difficile à traduire ou lorsque des néologismes proposés échouent pour une raison ou une autre.Ex: muffin ( malgré moufflet, néologisme proposé).
Les emprunts généralisés en français au Québec qui ont acquis un statut linguistique et socio-culturel sont des emprunts acceptés, tel que 'aréna'(patinoire intérieure).
Si les emprunts sont non généralisés en français ou qu'ils sont généralisés mais qu'ils brisent la cohérence dans un domaine donné, ils ne peuvent être acceptés. De plus, s'il y a beaucoup d'emprunts introduits dans un secteur d'activité donné, il faut d'abord et avant tout recourir à la création lexicaleavant de pouvoir accepter ces emprunts.
L'idée directrice de la politique de l'emprunt linguistique est qu'il faut avoir comme premier objectif de franciser et de promouvoir le français au Québec.L'emprunt linguistique est un outil d'enrichissement de la langue mais il ne faut pas accepter des emprunts si des termes français existent déjà dans notre langue pour répondre à ces réalités. De plus, lorsqu'un emprunt est accepté, il faut l'adapter au système du français en tenant compte des contextes socio-linguistiques, en allant jusqu'à adapter l'emprunt au système orthographique du français.
Sunday, November 9, 2008
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